Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/34

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— Eh bien ! puisque te voilà avec nous, tu peux passer l’hiver ici. Tu auras une idée du froid le plus accompli que tu aies rencontré de l’autre côté du Mississippi.

— Je m’aperçois que vous êtes disposé à proclamer la supériorité de cette région, en tous points : mais si vous me prophétisez un hiver encore plus rigoureux que ceux de l’Est, je serai fort empressé de vous quitter avant cette lamentable saison.

— Froid !… un hiver froid !… Pour voir ça, il aurait fallu être ici l’année dernière. Polly ? vous souvenez-vous ? Comment trouvez-vous ceci, mon neveu ? Les yeux d’un homme gelaient instantanément, son nez se transformait en une pyramide de glace, s’il se hasardait à aspirer une bouffée d’air extérieur, en ouvrant la porte !

— Si jamais chose pareille m’arrive, je considérerai cela comme une remarquable occurrence.

— Oh ! ma femme ne l’oubliera jamais ! Un jour, le plus gros de nos porcs s’avise de sortir de l’écurie. Je le suivais par derrière, et je remarquais sa démarche : elle devenait successivement lente et embarrassée, comme si ses nerfs s’étaient raidis intérieurement. Tout-à-coup il