Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Enfin, mon cher neveu, tu ferais comme les Indiens, après tout : et tu y prendrais goût, peut-être.

Halleck fit une grimace négative et tendit son assiette à mistress Brainerd, en disant :

— Chère tante, veuillez me donner une petite tranche de votre excellent roastbeef ; je me sens un appétit féroce, ce soir.

— Vous ne pouvez vous imaginer… ; si c’était bien cuit, bien tendre, bien servi devant vous… observa le jeune Will avec un tranquille sourire ; vous en digéreriez très-bien une portion.

— Impossible, impossible ! je vous le répète. Il y a des choses auxquelles on ne peut se faire. Je ne suis pas difficile à contenter, cependant je sens que jamais je ne pourrai supporter pareille nourriture.

— Mais les Indiens ?…

— Ah ! si j’en étais un, le cas serait différent ; mais je suis dans une peau planche, et je tiens à mes goûts.

— Enfin ! poursuivit l’oncle John qui semblait prendre un plaisir tout particulier à insister sur ce point ; tu pourrais bien en goûter un mor-