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xxvij
PRÉLIMINAIRE.

par l’expérience s’accordent avec celles que le raisonnement seul a fait trouver, il en conclura que les loix observées sont de vérité nécessaire ; non pas en ce sens que le Créateur n’eût pû établir des loix toutes différentes, mais en ce sens qu’il n’a pas jugé à propos d’en établir d’autres que celles qui résultoient de l’éxistence même de la matiere.

Or nous croyons avoir démontré dans cet Ouvrage, qu’un Corps abandonné à lui-même doit persister éternellement dans son état de repos ou de mouvement uniforme ; nous croyons avoir démontré de même que s’il tend à se mouvoir à la fois suivant les deux côtés d’un parallélogramme quelconque, la diagonale est la direction qu’il doit prendre de lui-même, & pour ainsi dire, choisir entre toutes les autres. Nous avons démontré enfin que toutes les loix de la communication du mouvement entre les Corps se réduisent aux loix de l’équilibre, & que les loix de l’équilibre se réduisent elles-mêmes à celles de l’équilibre de deux Corps égaux, animés en sens contraires de vitesses virtuelles égales. Dans ce dernier cas les mouvemens des deux Corps se détruiront évidemment l’un l’autre, & par une conséquence géométrique il y aura en-