Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/84

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Remarque V.

26. Les Géometres doivent prendre garde à cette distinction des courbes polygones & des courbes rigoureuses, dans l’estimation des effets des forces accélératrices & dans la comparaison de ces effets entr’eux. Si un des effets est calculé dans l’hypothese de la courbe rigoureuse, il faut calculer l’autre dans la même hypothese ; autrement on courroit risque de faire le rapport des forces, c’est-à-dire de leurs effets, double de ce qu’il est réellement[1].

Remarque VI.

27. Si on suppose une puissance accélératrice constante telle que la pesanteur, en vertu de laquelle un

  1. On peut estimer l’effet d’une cause accélératrice de deux manieres, ou par l’espace qu’elle fait naturellement parcourir dans un instant, ou par celui que le corps pourroit parcourir pendant un instant égal avec la vitesse acquise pendant ce premier instant, continuée uniformément. Dans le premier cas, (fig. 3. & 4.) marque cet effet, étant tangente de la courbe rigoureuse ; dans le second cas, l’effet est marqué par double de , étant tangente de la courbe polygone. On est maître d’estimer l’effet de la cause accélératrice de l’une ou de l’autre de ces deux manieres ; mais lorsqu’on aura deux causes accélératrices à comparer, il faudra observer que si on a exprimé un des effets par dans la courbe qui représente les espaces que l’une fait décrire, l’autre effet soit de même exprimé dans sa courbe correspondante par la ligne correspondante ; & c’est là ce qu’on entend lorsqu’on dit que si un des effets a été calculé dans l’hypothese de la courbe rigoureuse, l’autre doit être calculé dans la même hypothese &c.