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LA VALSE


Le col de pardessus relevé, mes mains dans les poches, j’allais par les rues brumeuses et froides en cet état d’abrutissement vague qui tend à devenir un état normal chez moi, depuis quelque temps.

Tout à coup je fus tiré de ma torpeur par une petite main finement gantée qui s’avançait vers moi, et une voix fraîche qui disait :

— Comment, te voilà, grande gouape !

Je levai les yeux.

La personne qui m’interpellait aussi familièrement, était une grosse, jeune, blonde, petite femme, jolie comme tout, mais que je ne connaissais aucunement.

— Je crains bien, madame, répondis-je poliment de n’être point la grande gouape que vous croyez.