Page:Allais - À l’œil.djvu/81

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sauver son petit ! Et une hâte la prenait d’essayer le plus tôt possible, tout de suite.

Quand elle rentra chez elle, la nuit était venue.

La mer montait.

Des bains d’eau de mer ! Oh ! oui, pour sûr, ça devait être bon. Le médecin lui avait dit que ça le fortifierait.

Impatiente, elle confia l’enfant à une voisine, prit deux grands seaux de bois et marcha à la mer.

On était en morte eau. Il lui fallait aller loin sur la plage pour emplir ses seaux.

Brrr, qu’il faisait froid ! Elle avait de l’eau jusqu’aux jarrets.

Et il lui semblait sentir d’avance, sur elle, le bon effet de l’eau de mer.

C’est égal, il faisait rudement froid tout de même, et ses jupons étaient tout trempés.

Arrivée au pied de la falaise, Césarine dut s’arrêter un peu pour souffler.

Puis elle se remit en route, vaillante et pleine d’espoir.

— Hé, la bonne femme !

Quelqu’un la hélait, derrière.

Elle se retourna.

— Qué qu’vous m’voulez, l’homme ?

C’était un douanier en faction, la carabine en