Page:Allais - Le Boomerang.djvu/186

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son ami Guillaume de la Renforcerie, et ça me réapprend à compter sur mes doigts, tout comme si j’étais poète, tel toi, et que je dusse aligner des vers alexandrins.

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Il se leva, comme le font les héros de drame, quand ils doivent monologuer.

— Ainsi, aujourd’hui, à quatre heures précises (soit neuf heures et demie à ma pendule indo-européenne), ma situation pécuniaire va changer du tout au tout. Mon passif ne diminue jamais… Mais mon actif va s’augmenter de vingt-cinq louis qui ne devront rien à personne… Ça revient au même… Avec ce que je détiens, je posséderai cinq cent vingt-huit francs et quelques décimes… Je me sens de très bonne humeur… C’est curieux comme l’argent aide à supporter la pauvreté… Ces vingt-cinq louis me tombent absolument du ciel, aérostatiquement ! Je ne suis pas de ceux qui s’imaginent qu’ils n’ont qu’à ouvrir la bouche pour que les alouettes y tombent toutes rôties… Non, mais, tout de même, j’ouvre la bouche de temps en