Page:Allais - Le Boomerang.djvu/26

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Non. C’était un billet hollandais[1] de cinquante florins[2].

N’essayons même pas de dépeindre la stupeur de notre ami Guillaume, à ce spectacle.

Sidéré, extraordinarisé, palpitant, il bourra la pipe de l’étranger, une énorme pipe de faïence, pourvue d’un couvercle d’argent finement ouvragé.

Comme il remettait le tabac et sa fastueuse enveloppe de papier-soie dans la

  1. Rien de tel comme le papier-monnaie néerlandais pour conserver frais le tabac à fumer. Ce tabac se conserve d’autant plus frais que la valeur du billet est plus considérable. Je ne me chargerai pas d’expliquer ce phénomène, je le constate, ce qui est déjà bien joli. Tous les Hollandais des classes aisées connaissent cette particularité et ceux aussi des classes nécessiteuses, ces dernières remplacent alors ledit billet de banque par une blague en vessie de cochon, bien supérieure, selon moi, pour cet usage.
  2. Le florin d’or hollandais correspond sensiblement à 20 fr. 85 de notre monnaie. On voit donc qu’en assimilant ce bank-note à un billet de mille francs français, nous n’exagérions nullement, au contraire.