Page:Allais - Pour cause de fin de bail.djvu/17

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(Au jeune groom.) Qui t’a remis cette lettre ?

— Madame elle-même.

— Comment était-elle habillée ?

— En mousseline blanche.

— C’est bien cela ! Romanesque comme elle est, la pauvre enfant a voulu se vêtir de blanc pour attendre la mort !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cependant l’un de nous ramassait la lettre tombée à terre et en prenait une connaissance plus complète.

Voici ce qu’il lut : « … Dans ces conditions-là, mon cher ami, l’existence m’est devenue impossible. Je me tue à te le répéter, je finirai par te planter là, etc. »

Nous poussâmes tous un vif soupir de soulagement et reprîmes notre repas interrompu, non sans avoir dégusté un de ces vieux calvados, comme dit l’autre, qui vous remettent le cœur en place.