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Les écoles d’Agriculture ont le précieux avantage, d’offrir un enseignement théorique reposant sur les bases rationnelles de la pratique. En Allemagne, les jeunes gens, après leur sortie des écoles d’Agriculture vont compléter leurs études, en se plaçant chez des propriétaires ou des fermiers, qui les chargent de la direction des travaux. Cet excellent moyen n’est point dans les habitudes françaises, il serait généralement mal accueilli ; pourtant c’est un tort, car il pourrait beaucoup faire pour l’établissement d’une agriculture perfectionnée.

Une cause marquée et trop regrettable d’infériorité, c’est le mauvais mode d’enseignement pratiqué dans toutes nos écoles rurales, fréquentées par des enfants dont plus des 4/5 sont destinés à la culture du sol. On semble s’évertuer à apprendre aux enfants ce qui leur est le moins utile, on en fait de petits savants, de petits clercs d’étude, méprisant leurs camarades et préférant à la conduite de la charrue une petite place de copiste dans l’étude du notaire ou de l’avoué de la ville prochaine. Il y a 3 ans à peine aucune de ces écoles primaires, ne contenait, un seul livre d’agriculture et l’on vivait comme l’on vit encore de cette quiétude parfaite, qui semble prouver que l’on est arrivé à produire le maximum des produits, que l’on demande chaque année au sol.

N’est-ce pas là une erreur profonde, qu’il faudrait dissiper ? n’est-ce pas une plaie bien saignante que cette routine aveugle, qui ne veut pas démordre de ses anciennes traditions ? Que l’on introduise des livres d’agriculture dans les écoles rurales, que l’on consacre un jardin spécial à chaque