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Les partisans de l’assolement triennal, ont dit encore qu’il permet d’utiliser les attelages en tout temps. Cela est vrai dans une certaine limite. Mais un assolement alterne judicieux, quel qu’il soit, permettra toujours une plus grande régularité des travaux, il demandera plus de bras, il est vrai, pendant les saisons nécessiteuses, mais en employant le personnel agricole pendant toute l’année, il permettra de mieux rétribuer les ouvriers durant la saison rigoureuse. Lui seul peut niveler les prix si différents, qui existent entre le travail des villes et celui des champs et modifier cette émigration, qui grandit chaque jour et menace de dépeupler les champs au profit des cités industrielles. Le manouvrier n’aura plus de raison pour quitter le clocher de son village, les villes ne lui offrant plus l’appât d’un gain beaucoup plus élevé. Par ce seul fait, il constituerait un bienfait marqué pour nos classes rurales.

De plus, l’assolement triennal expose constamment les populations aux horreurs de la famine, car malheureusement une grêle enlève en un moment, tous ou presque tous les moyens d’existence, et que même vu par son point de vue le plus favorable il ne produit pas le résultat qu’on en attend (c’est-à-dire une plus grande production de farineux.)

Un système de culture, qui expose ainsi dans le cas d’avaries à une famine générale est un fléau, une combinaison économique monstrueuse, du reste il est proscrit par la raison et l’humanité.

Un assolement judicieux, outre qu’il enrichit l’agriculteur, réalise seul le grand problème de la vie à bon marché. Dans le cas de grêle, de verse des céréales, d’inondation, malgré