Page:Allard - Des causes de l’infériorité de l’agriculture française.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prairies naturelles pour produire les 20 à 22 kilog. de foin, qui réduits en fumier doivent fournir la quantité d’engrais indispensable pour fumer complètement un hectare de terrain, tandis qu’un hectare en trèfle, 65 ares en luzerne, autant en pommes de terre et 40 ares en betteraves ou en choux y suffisent, s’ils ont été convenablement ensemencés et soignés. Mais si la luzerne, le trèfle, l’esparcette sont appelés à jouer un grand rôle dans un assolement judicieux, le rôle que devront jouer les plantes sarclées aura une importance plus grande encore. Il sera, pourrai-je dire, le complément de l’adoption des cultures fourragères.

Maintenant je vais dire un mot sur les plantes sarclées. Je ne parlerai point de la pomme de terre, cette précieuse solanée, car nous sommes privés de ses bienfaits par la maladie terrible dont elle est atteinte depuis plusieurs années. J’entrerai dans quelques considérations sur la betterave.

La betterave est la plante sarclée qui est appelée à jouer le rôle principal dans une culture améliorante, aussi doit-elle entrer pour une large part dans l’assolement. C’est la plante améliorante qui jouisse au plus haut point de cette faculté, mais elle demande pour résoudre ce fameux problème, une terre profonde et fortement fumée, ameublie par des cultures multipliées, qui en divisant la couche superficielle du sol, donnent un libre accès à l’air et permettent le développement régulier des racines.

Cette plante par ses larges feuilles puise dans l’atmosphère la plus grande palle de sa nourriture. Les cultures soignées dont elle doit être l’objet, détruisent les mauvaises