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fumier de ferme. Une récolte maximum de froment de 40 hectolitres par hectare, demandera donc 24000 kilog. de fumier pour sa production. Ce terrain est supposé dans un bon état de culture et possédant la richesse essentielle nécessaire.

Supposons une récolte de froment produite avec 10000 kilog. de fumier par hectare, cette récolte sera de 15 hectolitres environ. Avec 24000 kilog. elle serait de 40 hectolitres soit 25 hectolitres en plus.

Examinons maintenant les résultats économiques de ces deux cultures. Les 14000 kilog. qui ont produit les 25 hectolitres estimés à 40 fr. les 1000 kilog. charroi compris, valent 140 fr. Les 25 hectolitres estimés au prix de 20 fr. l’un, valent 500 fr. Si nous retranchons de cette dernière somme, le prix du fumier qui l’a produite, c’est-à-dire 140 fr. il nous reste 360 fr. par hectare de bénéfice net en plus et cela en faveur du champ fortement fumé. Dans le 1er cas la culture eût à peine permis au laboureur de manger du pain, au lieu que par de fortes fumures l’Agriculture devient une industrie très lucrative.

Sans aucun doute les frais de culture sont à peu près les mêmes, l’avantage reste donc aux fortes fumures.

D’ailleurs l’exemple de tous les temps, nous a toujours permis de constater que tous les agriculteurs qui achetaient bien cher des engrais pour fertiliser leurs champs, y ont toujours trouvé un grand avantage et se sont enrichis au mépris des préjugés qui ont malheureusement régné trop longtemps sur ce point capital de la culture. Aujourd’hui il est un fait avéré de tous que la prospérité d’une ferme possède dans les engrais un de ses facteurs les plus importants.