Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 42 —


Enfants et fleurs, par quels magiques charmes,
Vous, chers aux bons, mais aux méchants jamais,
Au repentir arrachez-vous des larmes,
À l’espérance apportez-vous la paix ?
Serait-ce hélas ! que, miroirs sans nuage,
Purs de toute ombre et non ternis de pleurs,
D’un ciel perdu vous reflétez l’image,
Enfants et fleurs ?



Sainte au front pâle et couronné d’étoiles,
À l’œil profond comme l’éternité,
Fille de Dieu qui lis en Dieu sans voiles,
Descends vers nous, chaste Sérénité ;
Sur un berceau tu mis ton auréole,
Dans un rayon consume nos langueurs ;
Et, pur encens, que notre âme à Dieu vole,
Enfants et fleurs.

Heidelberg, Noël 1843.