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Procope en remarquait déjà la solitude ; elle traversait alors une vaste forêt, maintenant disparue.

Le rivage où était Ostie s’est avancé de près d’une lieue dans la mer, et la ville, dont il ne reste que des ruines, la ville, qui n’est plus à l’embouchure du Tibre, a cessé de mériter son nom.

Mais il reste quelque chose du roi Ancus, ce sont les salines qu’il établit dans le voisinage d’Ostie ; elles sont exploitées aujourd’hui comme elles l’étaient il y a vingt-quatre siècles ; et une porte de Rome par laquelle les Sabins passaient pour venir chercher le sel près d’Ostie, et qui, pour cette raison, avait reçu le nom de porta Salara, le conserve encore. Avoir un port et être en possession des salines, tel fut pour Rome le résultat des victoires d’Ancus Martius. Avec lui pour la première fois la guerre semble être raisonnée et entreprise pour une fin utile.

Denys d’Halicarnasse affirme que le roi Ancus poussa ses conquêtes jusqu’à Velletri, qui se soumit à lui[1]. Tite Live n’en dit rien, et une si grande extension du territoire romain à cette époque est peu vraisemblable. Les Volsques n’entrent réellement dans l’histoire qu’avec le dernier des rois étrusques. La royauté étrusque fut tout autre chose que la royauté sabine ; elle atteignit un degré bien supérieur de civilisation et de puissance.

  1. Deu. d’Hal. III, 41.