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T. Hostilius avait transplanté sur le Cælius la population latine d’Albe, Ancus Martius transplanta de même sur l’Aventin et dans la vallée qui le séparait du Palatin[1] la population des villes latines soumises par ses armes.

Ceci est un très-grand fait dans l’histoire romaine, car, ce fait rend raison de l’origine des plébéiens, et ce qui, je crois, n’est pas moins considérable, me permettra d’expliquer comment les Romains ont pu commencer à prendre une certaine importance, et à s’acheminer vers le jour où ils deviendraient les égaux des Sabins, où tous deux ne formeraient plus qu’un peuple et n’auraient plus qu’un nom.

On ne niera pas, cette fois, que l’étude des localités ait une grande importance pour l’histoire du peuple romain. L’origine de la formation de ce peuple est tout entière dans l’histoire du Palatin, du Cælius et de l’Aventin. Niebhur a expliqué, et c’est une de ses découvertes les plus généralement acceptées aujourd’hui, comment, par la transplantation des populations latines à Rome, la plebs[2] fut créée, rivale future

  1. Tite Live (I, 33) place cette seconde transplantation après la prise de Medullia, a laquelle il fait aboutir la guerre latine, bien que Medullia ne fût pas dans le Latium. Denys d’Halicarnasse (III, 28) parle de la population de Fidène amenée à Rome ; mais il ne dit point quelle partie de la ville on lui assigna : il n’y a de positif dans tout cela que les populations latines établies par Ancus sur l’Aventin.
  2. J’emploie le mot latin plebs parce que plèbe serait une traduction très-fausse. Employer le mot peuple pour désigner les plébéiens se-