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synonyme de populus, ce qu’il n’était nullement. La preuve, c’est qu’à Rome de grandes familles furent plébéiennes[1].

La plebs était une population libre, admise au droit de cité sans l’être aux droits politiques des citoyens primitifs, des anciennes gentes[2], qui formaient le patriciat.

Niebuhr a retrouvé quelque chose d’analogue dans les institutions du moyen âge[3].

Or, peut-on s’étonner que les habitants des villes latines, transportés par deux rois sabins sur le Cælius et sur l’Aventin, aient été, vis-à-vis des familles sabines, dans cet état d’infériorité politique, et soient devenus les plébéiens[4]

  1. On cite parmi les gentes plébéiennes, la gens Cæcilia, Domitia, Licinia, et d’autres non moins illustres.
  2. Je me sers du mot gens et non pas du mot famille, parce que la gens, c’est encore une belle découverte de Niebuhr, était un groupe religieux et politique d’hommes portant le même nom sans qu’ils fussent nécessairement de même sang.
  3. Ainsi les habitants du terrain qui environnait une ville d’Italie, étaient admis dans cette ville, mais sans jouir toujours des droits de citoyen. Dans cette plebs du moyen âge pouvaient se trouver des nobles comme des roturiers ; ils n’en jouissaient pas pour cela plus que les autres de l’égalité politique.
  4. Niebuhr pense que les plébéiens se composèrent surtout des populations soumises qui restèrent chez elles ; je ne nie point que la condition des plébéiens ait été la leur ; mais la partie de ces populations qui fut transportée sur le Cælius et sur l’Aventin n’en constitua pas moins, selon moi, le noyau de la plebs. Tite Live parle d’une multitude, de plusieurs milliers d’hommes établis sur l’Aventin et dans