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Murcia[1], qui, aussi bien que l’Aventin, fut donnée pour séjour par Ancus Martius aux populations latines de Palitorium, de Ficana, de Tellène, et sur le Cælius, où un autel[2] voisin d’une fontaine sacrée, double signe d’une religion antique, était consacré à Mercure. C’est près de cette source que les marchands romains venaient faire leurs dévotions à ce dieu. Après s’être bien arrosés d’eau lustrale, l’eau bénite des païens, ils adressaient, dit Ovide, d’une voix accoutumée à tromper, au patron des voleurs une prière qui le faisait rire, et à laquelle ressemble peut-être la prière de plus d’un petit marchand romain à un dieu plus sérieux.

« Que mes parjures et mes mensonges passés soient lavés par cette eau. Et si je mens encore, que les dieux ne fassent pas attention à mes paroles. Donne-moi seulement le gain et les joies du gain, et fais que je réussisse à tromper mes pratiques. »

Les vues de Niebuhr sur les clients sont aussi généralement acceptées que son opinion sur l’origine des plébéiens ; il a distingué ceux-ci des clients, qu’on avait confondus avec eux. En effet, les clients ne sont point en lutte avec les patriciens. Ils sont avec les patriciens

  1. Ce temple regardait le Cirque. (Ov., Fast., V, 669.) On a trouvé de ce côté sur la pente de l’Aventin des débris du temple de Mercure. (Canina, Esp. top., p. 769.)
  2. Cet autel était aux environs de la porte Capène, près de la source de Mercure, aqua Mercurii, qu’on croit avoir retrouvée dans une vigne du Cælius. (Nibby, R. Ant., II, 677-8.)