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d’un fossé profond et d’un relèvement de terre. Le fossé des Sabins devait avoir une disposition semblable ; seulement il était moins considérable que le grand travail par lequel Servius Tullius le continua[1] ou le remplaça. Denys d’Halicarnasse attribue sans vraisemblance un ouvrage du même genre à Romulus[2].

Il fallait que la Rome sabine eût une citadelle détachée qui la dominât, suivant l’usage des villes anciennes[3] ; Ancus Martius la plaça sur le Janicule, colline qu’il avait sans doute reprise aux Étrusques, comme il leur avait enlevé tout le bord droit du Tibre, si de son temps les Étrusques la possédaient encore. On a cru trouver, indiquée par des escarpements artificiels, la

  1. Strabon (V, 3, 7) indique le rapport du fossé des Sabins et de l’ager ; il donne à entendre que celui-ci fut la continuation d’un fossé qui protégeait le Cælius et l’Aventin ; la disposition des lieux et les termes dont se sert Tite Live m’empêchent de le croire. Ici, sauf à l’extrémité orientale du Cælius, il n’y avait pas de lieux où l’on pût arriver de la plaine par un accès facile, comme parle Tite Live ; le Cælius et l’Aventin dominent la plaine, ils ne sont point dominés par elle. Denys d’Halicarnasse (III, 45) dit positivement qu’Ancus Martius entoura l’Aventin d’une muraille, et deux morceaux de cette muraille ont été retrouvés il y a peu d’années. Quant au Cælius, Strabon et Cicéron (De Rep, II, 18) disent seuls qu’il fut joint à la ville par Ancus Martius. Denys d’Halicarnasse (III, 1) et Tite Live (I, 50) s’accordent à placer la jonction du Cælius à la ville sous Tullus Hostilius. Denys d’Halicarnasse ajoute que ce roi le fortifia d’une muraille.
  2. Den. d’Hal., II, 37.
  3. On voit la même disposition à Veies, à Athènes, etc.