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position de cette citadelle[1]. Il la joignit au fleuve par une muraille[2]. Le roi des Sabins reprenait ainsi possession de l’antique cité sabine de Janus[3].

Pour joindre la citadelle à la ville, Ancus Martius établit un pont, le pont Sublicius, le premier qui ait existé à Rome[4] ; il devait être constamment refait, comme il avait été primitivement construit, en bois, et le fut jusqu’au temps de Pline[5], d’après une prescription religieuse dont le motif n’est point difficile à deviner il fallait pouvoir le détruire en cas de besoin. En effet, s’il eût été en pierre au temps d’Horatius Codès, on n’eût pu le couper. Le Janicule est toujours la clef de Rome, plus encore depuis que l’artillerie est employée aux sièges des places. C’est sur le Janicule que les Français ont établi leurs batteries lors de la dernière expédition. C’est aussi du Janicule qu’on peut le

  1. Derrière la fontaine Pauline (Abek. Mittel it., p. 133 ; Nibby, R. mod, I, p. 588 )
  2. Tite Live (I. 35). Malgré cela, le Janicule fut toujours considéré comme quelque chose d’étranger à la ville dont il faisait partie. Les juifs y étaient relégués sous l’empire et encore au quatorzième siècle, car leur synagogue était près de la demeure de Rienzi, qui habitait le vico delle Palme. Aujourd’hui le Transtevere, au pied du Janicule, forme dans Rome comme une ville à part.
  3. Procope a supposé que le roi Ancus avait construit le mur pour protéger les moulins qui étaient de son temps sur la pente du Janicule, qui y sont encore, mais que rien certes ne prouve y avoir existé sous Ancus. (Bell. Goth., I, 19.)
  4. Tit. Liv., I, 33.
  5. Pl., Hist. nat., XXXVI, 23,2.