Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

minait une aristocratie religieuse et guerrière, la considération que lui donnaient à Corinthe ses grandes richesses et son grand commerce. Le commerce devait être un jour dans l’Étrurie moderne ce qu’il était alors dans les libres démocraties de la Grèce ; mais ce temps n’était pas venu, et on ne pouvait encore y jouer le rôle des Médicis.

Mécontent de son séjour à Tarquinie, le séjour de Rome, qui n’en était qu’à une vingtaine de lieues, tenta son petit-fils. C’était une ville nouvelle où l’on était déjà venu d’Étrurie chercher fortune. Il trouverait là une société nouvelle aussi, dans laquelle les conditions étaient moins établies, les rangs moins fixes, et où peut-être toutes les places n’étaient pas prises.

Le petit-fils de Démarate fit donc comme son grand-père, il changea de patrie ou plutôt de résidence, car l’Étrurie avait été pour son grand-père un refuge et n’était pas devenue pour lui une patrie. Il rassembla un grand nombre de clients et partit pour Rome, faisant le chemin suivi par les voyageurs qui y viennent aujourd’hui de Cività-Vecchia[1].

  1. Tarquinie était placée sur une hauteur au bord de la Marta. La nécropole, située plus à l’ouest près de Corneto, est indiquée par de nombreux tombeaux étrusques dont les peintures sont célèbres. Tarquinie ne pouvait guère être une ville de commerce ; le port le plus voisin, avant que Trajan en eût fondé un à Centum-Cellæ (Cività-Vecchia), devait être Cosa (Müller, Etr., I, p. 296) ; mais c’était une ville très-importante sous le rapport religieux. C’est près de Tarquinie qu’était sorti d’un sillon le nain savant Tagès et qu’il avait enseigné