Page:Anatole France - Le Jardin d’Épicure.djvu/63

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le pot-au-feu, sont sacrifiées jeunesse, liberté, beauté, joie. » Ainsi s’exprime à peu près Gerhard d’Amyntor.

Tel est le sort, en effet, de l’immense majorité des femmes. L’existence est dure pour elles comme pour l’homme. Et si l’on recherche aujourd’hui pourquoi elle est si pénible, on reconnaît qu’il n’en peut être autrement sur une planète où les choses indispensables à la vie sont rares, d’une production difficile ou d’une extraction laborieuse. Des causes si profondes et qui dépendent de la figure même de la terre, de sa constitution, de sa flore et de sa faune, sont malheureusement durables et nécessaires. Le travail, avec quelque équité qu’on le puisse répartir, pèsera toujours sur la plupart des