Page:Anatole France - Les Opinions de Jérôme Coignard.djvu/268

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Le chirurgien et quelques âmes charitables qui l’assistaient s’efforçaient de la rassurer. Mais le roi seul pouvait lui faire grâce de la vie. L’avocat Févret rédigea une requête qui fut signée par plusieurs notables de Dijon et portée à Sa Majesté. On donnait alors à la Cour des réjouissances pour le mariage d’Henriette-Marie de France avec le roi d’Angleterre. En faveur de ce mariage, Louis le Juste octroya la grâce demandée. Il accorda un entier pardon à la pauvre fille estimant, disent les lettres de rémission, qu’elle avait souffert des supplices qui égalent, voire même surpassent la peine de sa condamnation.

Hélène Gillet, rendue à la vie, se retira dans un couvent de la Bresse où elle pratiqua jusqu’à sa mort la plus exacte piété.

Telle est, ajouta le petit huissier, l’histoire véritable d’Hélène Gillet, que tout le monde sait à Dijon. Ne la trouvez-vous point divertissante, monsieur l’abbé ?