Page:Anatole France - Les Opinions de Jérôme Coignard.djvu/67

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près de lui et en le regardant avec une tendresse apprêtée, l’envie, je serais bien malheureuse si je ne parvenais pas à vous la donner. Quant au pouvoir vous l’avez, monsieur Jérôme, vous l’avez. Et rien ne vous sera plus facile que de sauver le petit frère. Il vous suffira de donner à M. La Perruque huit sermons pour le carême et quatre pour l’avent. Vous faites si bien les sermons que ce doit être pour vous un plaisir d’en faire. Composez ces douze sermons, monsieur Jérôme, composez-les tout de suite. J’irai les chercher moi-même dans votre échoppe de Saint-Innocent. M. La Perruque, qui se fait une grande idée de votre savoir et de votre mérite, estime qu’une douzaine de vos sermons vaut un âne. Dès qu’il aura la douzaine, il retirera sa plainte. Il l’a dit. Qu’est-ce que douze sermons, monsieur Jérôme ? Et je vous promets d’écrire amen au bas du dernier. J’ai votre promesse, ajouta-t-elle en lui passant les bras autour du cou.