Page:Andrac - Quelques considérations sur la cautérisation actuelle.djvu/28

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fera passer toute la pharmacie et sans résultat ; si l’on veut obtenir la guérison, on sera obligé d’avoir recours au moyen extrême ; mais pendant ce temps-là, le propriétaire aura perdu son travail ; de plus, il aura dépensé une certaine somme d’argent, d’où une double perte pour lui. Il est facile de voir que le feu est plus avantageux à tous les points de vue.

Vient la question de la tare, bien que celle-ci soit insignifiante ou n’existe pas du tout en raison de la grande épaisseur de la peau du bœuf ; le propriétaire ne veut pas consentir à laisser pratiquer cette opération sur son animal.

M. Lafosse s’exprime ainsi à ce sujet :

« Pour le propriétaire, une guérison obtenue au prix d’une tare est sinon préjudiciable, au moins sans avantages. Cette singularité pourra surprendre ceux qui ne connaissent pas les préjugés des bouviers : il faut voir combien le bouvier est fier de son attelage, sur lui se concentre tout son amour du beau ; que son goût soit satisfait, les bêtes ont tous ses soins et le travail se fait à merveille. Mais s’il est contrarié sur ce point, tout souffre ; il n’y a plus d’entrain à la besogne, les animaux ne sont plus qu’un objet de dédain, les violences et les privations ne leur sont pas épargnées ; bientôt ils dépérissent et, bon gré mal gré, il leur faut des remplaçants. »

En un mot, que doit rechercher le propriétaire dans ces circonstances ? C’est de chercher à conserver ses propres intérêts. Voyons si par cette manière de procéder, son bénéfice se trouve augmenté ou diminué ? L’expérience journalière nous apprend, que le bœuf après avoir rendu de grands