Page:Andrieu - Essai sur l’étiologie et le traitement de la rage spontanée.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un surcroît d’activité de la décomposition spontanée, pourrait bien aussi avoir sa part dans la manifestation de la rage.

Le port si près de terre de la tête du chien, et cet instinct qu’il a de flairer à tous moments le sol, ne laissent peut-être pas que de concourir au même résultat. C’est après une pluie peu abondante, de courte durée et immédiatement suivie d’une douce température atmosphérique, que les matières organiques, qui se trouvent à peu près partout en quantité plus ou moins grande sur le sol ou à peu de profondeur au-dessous de sa surface, éprouvent avec plus d’activité la décomposition naturelle ; c’est surtout alors que les principes isolés par cette décomposition se répandent à l’état naissant, en forte proportion dans l’atmosphère, et se trouvent dans les meilleures conditions pour, une fois absorbés par l’organisme, entrer dans de nouvelles combinaisons.

À ces conditions, on peut ajouter un calme profond de l’atmosphère, s’il coïncide avec elles ; car les principes délétères qui s’élèvent de la terre se mélangent alors plus lentement à l’air, et après leur superposition dans les couches de ce gaz, suivant l’ordre de leur densité relative, ils demeurent en repos dans la couche où a fini leur ascension. Il s’en suit une concentration plus grande et un séjour plus prolongé de ces produits dans l’atmosphère qui baigne l’être qui la respire.

À la faim aussi a été attribuée la rage spontanée. Pensant qu’il était possible de donner à cette question une solution au moyen de l’expérimentation, le fondateur de nos écoles, Bourgelat, fit enfermer jusqu’à leur mort un certain nombre de chiens dans une étable, où il les abandonna à une diète absolue. Ces animaux s’entre-dévorèrent,