Page:Andrieu - Essai sur l’étiologie et le traitement de la rage spontanée.djvu/27

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de pareils faits pussent se produire ! Cependant, puisque leur constatation a été rapportée, il serait peut-être prudent, bien qu’on soit peu tenté d’ajouter foi à leur exactitude, de craindre qu’ils aient été observés.

Par la surexcitation qu’elle imprime à l’action nerveuse, la colère peut bien avoir sa part dans la production de la rage ; mais, comment s’expliquer qu’elle puisse produire instantanément l’agent propagateur de cette maladie ? Comme l’électricité à la faveur des pointes, les éléments de ce virus s’écouleraient-ils, sous l’impulsion de la colère, à la faveur des dents pour aller se combiner dans les tissus blessés par elles ? Ce serait évidemment par trop absurde que de faire ici appel au pouvoir conducteur des pointes. Il y aurait plus d’apparence de raison d’admettre que le virus dont les dents se trouvent souillées au moment de la morsure, a été préalablement expulsé de l’économie et déposé ensuite par la salive à la surface de ces organes.

En cette circonstance, la maladie peut ne pas se développer sur l’individu qui a fourni le virus, si nulle trace de lésion n’existe à la surface de la muqueuse des premières voies digestives, si cet agent parvient dans l’estomac, lorsque ce viscère renferme encore une certaine quantité d’aliments ; car le suc gastrique abondamment secrété alors, s’oppose à l’absorption du principe morbide et le décompose.


Causes de la rareté de la rage dans les pays très froids et dans les contrées très chaudes.

Le complet état de liberté dans lequel les habitants de ces