Page:Angellier - Le Chemin des saisons, 1903.djvu/203

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Le jardin n’a plus que des chrysanthèmes !
Mais l’année a mis ses grâces suprêmes
        Dans ces pâles fleurs ;
Leur seule rosée est la fine pluie,
Parfois un rayon presque froid essuie
        Leur visage en pleurs ;

Leur blancheur de cire a des teintes mauves.
Les rideaux fanés des vieilles alcôves
        Ont leur incarnat,
Leur plus tendre rose est teint d’améthyste,
Et même leur or le plus clair est triste,
        Et n’a point d’éclat.

Le jardin n’a plus que des chrysanthèmes !
Quel chagrin pensif, en leurs roseurs blêmes,
        De leurs froids destins !
Quel délicat rêve en leur blancheur chaste !
Quels nobles et fiers ennuis dans le faste
        De leurs ors éteints !