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étonnante disparition. Mais, bien antérieurement aux quelques découvertes dont nous allons rendre compte, cet endroit avait livré des témoignages prouvant l’existence d’un opulent quartier de la ville romaine. D’après Artaud, le propriétaire de l’immeuble, M. Billet, « en faisant faire quelques déblais à l’entrée de sa maison de la Sarra », y reconnut les traces de bâtiments somptueux, consistant particulièrement en tronçons de colonnes de brêche violette, trouvés au milieu des restes de constructions antiques. Et, parmi ces débris, fut recueillie une tête colossale d’empereur, couronnée de feuilles de chêne. En creusant les fondations des nouveaux bâtiments de l’hospice, ce sont aussi et surtout des pieds de colonnes que l’on découvrit entre de nombreux quadrillages de murs. Mais aucun inventaire ne fut fait, aucun endroit ne fut noté avec précision et sans doute maint objet intéressant disparut, soit enfoui de nouveau comme sans valeur, soit emporté subrepticement et vendu. On ne peut affirmer qu’une chose, c’est que presque tout coup de pioche pénétrant à une certaine profondeur dans le sol de la propriété, rencontrait des murs antiques. Quant aux inscriptions, les recueils en signalent quelques-unes provenant de ce terrain, entre autres un ex-voto à Jupiter Très-Bon et Très Grand[1], indiqué par Spon au XVIIe siècle, et la mention d’un sévir augustal[2] sur une belle tablette de marbre dont les lettres comptent, dit de Ravenin, parmi les plus beaux modèles du style lapidaire. Mais la découverte de pierres isolées en petit nombre est loin de prouver toujours que l’endroit où on les trouve est celui où elles étaient jadis fixées. Celles que nous avons signalées nous-même en 1911 dans ce même jardin du Calvaire en sont l’exemple[3].

De toute façon, il eût été regrettable pour l’entreprise des fouilles de Fourvière de ne pouvoir s’exercer dans ce vaste espace. Mais nous étions particulièrement attirés vers un de

  1. C. I. L,, XIII, 1744.
  2. Ibid. 1947.
  3. Les Fouilles de Fourvière en 1911, p. 94 et suiv.