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la mort aymeri de narbonne

Les formes avomes (v. 188, 2236), et lessomes (v. 2306), que l’accord des mss. rend assez certaines, sont fréquentes dans le nord-est du domaine roman[1].

Les imparfaits ploroient, cochoient, reclamoient dans la tirade xlv, en o ouvert féminin, se rencontrent surtout en Normandie.

Dans les assonances en oi, on trouve les 2e personnes du pluriel, sachoiz, orroiz, vendroiz (xlvii, lv) ; mais les formes analogiques ez sont très fréquentes dans les tirades en é.

Les deux formes infinitives, veoir (v. 2224) et veïr (v. 532) se rencontrent également à l’assonance ; la forme veïr est surtout picarde[2].

Les participes passés féminins iée ne sont pas réduits à ie : abessiée, eslessiée, perciée, et l’on trouve ces formes dans les tirades en ie féminin ; cependant, vers la fin du poème, on voit otroïe, bautisie (cxxvii), adrecie (cxxxv), dans des tirades en i féminin ; mais ces passages ont évidemment été remaniés et ces formes contractées sont dues au renouveleur.

Enfin signalons l’emploi de la négation archaïque giens (v. 163, 2442). M. G. Paris qui a étudié ce mot dans les Mémoires de la Société de linguistique de Paris, I, p. 189, remarque que giens avait cessé d’être usité vers la fin du xiie siècle, et le dernier exemple qu’il cite, est tiré de la Vie de Saint de Saint Thomas de Cantorbéry, de Garnier de Pont Sainte-Maxence,

composée vers 1182 les exemples réunis par M. Go-

  1. Voyez Raoul de Cambrai, éd. de la Société, p. lxx.
  2. Voyez Raoul de Cambrai, ibid.