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Les aventures

& que les vents & les flots faisoient peu-à-peu rouler jusques sur le sable.

Ceci me fit entièrement quitter la pensée de changer d’habitation, & ma principale occupation, ce jour-là, fut d’essayer si je ne pourrois point pénétrer dans le vaisseau ; mais je vis que c’étoit une chose à laquelle je ne devois pas m’attendre, parce que le ventre du bâtiment étoit comblé de sable jusqu’au bord. Néanmoins comme l’expérience m’avoit appris à ne désespérer de rien, je résolus de mettre en pièces tout ce que je pourrois des restes, me persuadant que ce que j’en tirerois, me serviroit à quelqu’usage.

Le 3 Mai. Je me mis à travailler avec ma scie, & je coupai de part en part un morceau de poutre, qui soutenoit une partie du demi-pont ; après cela j’écartai & j’ôtai le plus de sable que je pus du côté le plus haut ; mais la marée survint, & m’obligea de finir pour ce jour-là.

Le 4. J’allai à la pêche, mais je n’attrapai pas un seul poisson que j’osasse manger, ce qui me dégoûta de ce passe-tems : comme j’étois sur le point de quitter, j’attrapai un petit dauphin. J’avois une grande ligne faite de fil de corde ; mais je n’avois point d’hameçon, & néanmoins je prenois assez de poissons, & tout autant que j’en pouvois consommer. Tout l’apprêt que j’y