Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
Les aventures

lement le rouleau de plomb d’Angleterre, & je le soulevois bien un peu, mais il étoit un peu trop pesant pour l’emporter.

Les 10, 11, 12, 13, 14 Mai. J’allai tous ces jours aux débris, & j’en tirai plusieurs pièces de charpente, nombre de planches, & deux ou trois cents livres pesant de fer.

Le 15. Je portai avec moi deux haches pour essayer si je ne pourrois point couper un morceau de plomb roulé, en y appliquant le taillant de l’une, que je tâcherois d’enfoncer en frappant avec la tête de l’autre. Mais comme il étoit environ un pied & demi enfoncé dans l’eau, je ne pouvois donner aucun coup qui portât & qui fît impression.

Le 16. Il fit beaucoup de vent la nuit, & la carcasse du bâtiment en parut encore plus fracassée qu’auparavant : mais je demeurai si long-tems dans les bois à chercher des nids de pigeons pour ma cuisine, que je me laissai prévenir par la marée ce jour-là, & elle m’empêcha d’aller aux débris.

Le 17. J’apperçus quelques morceaux des débris qui avoient été portés à terre, à une distance de près de deux milles : je voulus aller voir de quoi il s’agissoit ; il se trouva que c’étoit une pièce de la poupe, mais trop pesant pour que je la pusse emporter.