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de Robinson Crusoé.

ma maladie, portoient le trouble dans mon ame.

Le 23 Juin. Je fus derechef fort mal, ayant du froid, des tremblemens, & un violent mal de tête.

Le 24. Je fus beaucoup mieux.

Le 25. Je fus tourmenté d’une fièvre violente ; l’accès me tint sept heures ; il fut mêlé de froid & de chaud, & se termina par une sueur qui m’affoiblit beaucoup.

Le 26. Je fus mieux, & comme je n’avois point de vivres, je pris mon fusil pour en aller chercher : je me sentois extrêmement foible ; & néanmoins je tuai une chèvre que je traînai au logis avec beaucoup de difficulté : j’en grillai sur les charbons quelques morceaux que je mangeai : ç’auroit bien été mon dessein d’en étuver pour me faire du bouillon ; mais il m’en fallut passer faute de pot.

Le 27. La fièvre me reprit si violemment, qu’elle me fit garder le lit tout le jour sans boire ni manger. Je mourois de soif ; mais j’étois si foible que je n’avois pas la force de me lever pour aller chercher de l’eau. Je priai Dieu de nouveau ; mais j’étois en délire ; & en me quittant, ce délire me laissa dans un tel abattement, que je fus obligé de me tenir couché ; seulement