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de Robinson Crusoé.

une visite de l’Isle, le plus exactement que j’eusse encore fait. J’allai premièrement à la petite baie, dont j’ai déjà fait mention, & où j’avois abordé avec tous mes radeaux. Je marchai le long de la rivière, & quand j’eus fait environ deux milles en montant, je trouvai que la marée n’alloit pas plus loin, & que ce n’étoit plus là qu’un petit ruisseau coulant, dont l’eau étoit fort douce & fort bonne. Mais comme l’Été, ou la saison séche, régnoit en ce tems-là, il n’y avoit presque point d’eau en certains endroits ; de moin n’en restoit-il point assez pour faire un courant un peu considérable & sensible.

Sur les bords de ce ruisseau, je trouvai plusieurs prairies agréables, unies & couvertes d’une belle verdure. En s’éloignant du lit, elles s’élevoient insensiblement ; là où il n’y avoit pas d’apparence qu’elles fussent jamais inondées, c’est-à-dire, près des côteaux qui les bordoient, je trouvai quantité de tabac vert, & croissant sur une tige extrêmement haute. Il y avoit plusieurs autres plantes, que je ne connoissois point, & dont je n’avois jamais entendu parler, qui pouvoient renfermer des qualités occultes.

Je me mis à chercher de la cassave, qui est une racine dont les Américains font leur pain dans tous ces climats ; mais je n’en pus point trouver. Je vis de belles plantes d’Aloës ; mais