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de Robinson Crusoé.

la vérité il souffrît quelques altérations de tems en tems, parce que la pluie duroit plus ou moins long-tems, selon la qualité ou la violence des vents qui souffloient. J’ai déjà dit que j’avois appris, à des depens, combien les pluies étoient contraire à la santé ; & c’est à cause de cela que je faisois toutes mes provisions d’avance, de crainte d’être obligé d’aller dehors pendant les mois pluvieux. Mais il ne faut pas s’imaginer que je fusse oisif dans ma retraite. J’y trouvois assez d’occupations, & je manquois encore d’une infinité de choses, dont je ne pouvois me pourvoir que par un travail rude, & une application continuelle. Par exemple, je me voulus fabriquer un panier ; je m’y pris de plusieurs manières ; mais toujours les verges que j’employois pour cela étoient si aisées à casser, que je n’en pouvoir rien faire. J’eus lieu dans cette conjoncture de me savoir bon gré de ce qu’étant encore petit garçon, je m’étois fait un plaisir sensible de fréquenter la boutique d’un vanier, qui travailloit dans la ville où mon père faisoit son domicile, & de lui voir faire ses ouvrages d’osier : semblable à la plûpart des enfans, je lui rendois de petits services ; je remarquois soigneusement la manière dont il travailloit ; je mettois quelquefois la main à l’œuvre ; & enfin j’avois acquis une pleine connoissance de la mé-