Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
478
Les aventures

légèrement, & cassèrent le bras au contre-maître lui-même, qui ne laissa pas, tout blessé qu’il étoit, de casse la tête au nouveau capitaine d’un coup de pistolet. La balle lui entra dans la bouche, & sortit derrière l’oreille : & ses compagnons le voyant roide mort, prirent le parti de se rendre. Le combat finit par-là, & le capitaine recouvra son vaisseau, sans être obligé de répande plus de sang.

Il m’instruisit d’abord du succès de son entreprise, en faisant tirer sept coups de canon, ce qui étoit le signal dont nous étions convenus ensemble. On peut juger si j’étois charmé de les entendre ; puisque je m’étois tenu sur le rivage, depuis le départ des chaloupe jusqu’à deux heures après minuit.

Dès que je fus sûr de cette heureuse nouvelle, je me mis sur mon lit, & ayant extrêmement fatigué, le jour précédent, je dormis profondément jusqu’à ce que je fus réveillé par un coup de canon : à peine me fus-je levé pour en apprendre la cause, que je m’entendis appeler par mon nom de gouverneur : je reconnus d’abord la voix du capitaine, & dès que je fus monté au haut du rocher, où il m’attendoit, il me serra dans ses bras de la manière la plus tendre, & tendant la main vers le vaisseau : mon cher ami, me dit-il