Page:Apollinaire - L’Hérésiarque et Cie.djvu/21

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LE PASSANT De PRAGUE 11 lequel on m’a vu souvent en Hollande. Des auteurs prétendent que j’étais portier chez Ponce-Pilate, et que mon nom était Kartha- philos. D’autres ne voient en moi qu’un save- tier, et la ville de Berne s’honore de conserver une paire de bottes qu’on prétend faites par moi et que j’y aurais laissées après mon pas- sage. Mais je ne dirai rien sur mon identité, sinon que Jésus m’ordonna de marcher jusqu’à son retour. J« n’ai pas lu les œuvres que j’ai inspirées, mais j’en connais le nom des auteurs. Ce sont : Goethe, Schubart, Schlegel, Schrei- ber, von Schenck, Plîzer, W. Muiler, Lenau, Zedlitz, Moseos, Kohler, Klingemann, Levin, Schiiking, Andersen, Heller, Herrig, Hamer- ling, Robert Giseke, Carmen Sylva, Hellig, Neubaur, Paulus Cassel, Edgard Quinet, Eu- gène Sue, Gaston Paris, Jean Richepin, Jules Jouy, l’Anglais Conway, les Pragois Max Haus- hofer et Suchomel. Il est juste d’ajouter que tous ces auteurs se sont aidés du petit livre de colportage qui, paru à Leyde en 1602, fut aussitôt traduit en latin, français et hollan- dais, et fut rajeuni et augmenté par Simrock dans ses livres populaires allemands. Mais regardez! Voici le Ring ou Place de Grève. Cette église contient la tombe de l’astronome Tycho-Brahé ; Jean Huss y prêcha, et ses