Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Dans la sombre maison du carrefour Buci habite encore M. Maurice Cremnitz, qui piqua fort la curiosité en publiant sous les initiales M. C., dans Vers et Prose, un poème excellent intitulé Anniversaire et qui fut composé à la mémoire de Jean Moréas.

M. Maurice Cremnitz est un poète qui depuis longtemps déjà ne montre plus volontiers ses ouvrages. C’est un homme aimable qui se soucie peu de la gloire. Les poètes, ses amis, ont une grande confiance dans l’intégrité de son goût, et, si ses décisions ne sont point des arrêts, elles emportent généralement le suffrage de celui qui les fait naître et qui s’y range. Cette autorité, qu’il exerce avec une grande discrétion et dans un tout petit cercle, lui donne ainsi dans les lettres contemporaines un rôle inattendu qu’il ne recherchait point et qui est plein de responsabilités.

Chaque année, en temps de paix, M. Maurice Cremnitz, qui aime la marche, par-