Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/71

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sea, de coupes, de calices. Devant la table, contre le mur de gauche, jusqu’au bout de la chambre, se dresse une immense montagne de livres, d’armes de toutes sortes, anciennes et modernes, d’objets d’équipement militaire, de cannes, de tableaux, etc. À droite de la porte, la table de nuit ouverte laisse voir un vase plein jusqu’au bord de vieilles montres ; puis un petit lit de fer s’allonge, au-dessus duquel, jusqu’au plafond, les murs sont couverts par un nombre considérable de miniatures représentant des militaires. Au pied du lit, des armes encore sont entassées avec des étoffes rares, des casques et des portraits de cire dans leurs boîtes de verre.

Devant la fenêtre, sur une table ronde, une collection de bonbons anciens, de figurines de sucre colorié, de maisonnettes bâties par le confiseur, de brebiettes en fondant entourant un grand agneau pascal italien, semble préparée depuis plus d’un siècle pour une troupe turbulente d’enfants qui ne sont point venus, qui ont grandi, ont vieilli et sont morts sans avoir touché à ces bonbons surannés et char-