Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/228

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sement quelconque. Or, dans ces articles, à l’étonnement et à l’indignation du public, il n’est plus question de la Commune. Mais que dis-je, le public ne s’étonne nullement, n’est point indigné ; la majorité s’intéresse beaucoup moins à la Commune qu’à la correction infligée à X ou aux aventures de la femme de Z.

Me voilà aussi loin de mon sujet que X et Z. En revenant à la question du bonheur, de nouveau je me rappelle, malgré moi, cette époque à laquelle j’ai déjà fait allusion : époque d’activité fiévreuse et de bonheur fou qui a empoisonné le reste de ma vie. Demain je tâcherai de raconter cette histoire, qui peut fournir des réponses à quelques-unes des questions que je me suis posées.


7 décembre.

Aliocha Okontzev était mon plus proche voisin, mon parent éloigné et mon meilleur ami d’enfance et d’adolescence. Je n’ai jamais rencontré d’homme plus sympathique ; c’était, avec de l’esprit et du plus original, le cœur le plus tendre, le plus doux, le plus ingénument confiant. À vingt-trois ans, il épousa une jeune fille de Moscou, de famille noble et