Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/240

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surprise comme si j’avais gagné à l’arbre de Noël. Je ne pouvais m’imaginer que Maria Pétrovna eût une nièce aussi charmante. Son visage rose respirait la joie ; elle prit un air sérieux et me salua avec cérémonie ; mais elle ne put se contenir longtemps et éclata de rire.

— Je vous connais depuis longtemps. Chez tante, il y a beaucoup de vos portraits, et vous ressemblez beaucoup à Kostia.

— Quel Kostia ?

— C’est mon oncle. Je l’appelle Kostia parce que je l’aime beaucoup. Voulez-vous un bonbon ? Ceux-ci ne sont pas fameux. Je vais vous chercher des chocolats.

— Lydia Lvovna, vint dire Michel Kozielsky, la baronne arrive avec ses filles.

Lydia prit de nouveau une mine sérieuse, comme il convient à une maîtresse de maison, et gravement se dirigea vers la baronne.

Mais, en passant, elle attrapa un gros garçon en veston blanc et lui posa sur la tête un bonnet en papier vert. Et moi, le docteur me prit pour me présenter à son épouse. En général, le docteur est sans façons, et il tient à faire voir par tous les moyens qu’il est intime dans la maison ; il parlait très haut et naturellement français. Il a soigné, il n’y a pas longtemps, une cocotte française et a