Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/247

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jours les trois princesses Kozielsky : Sonia, Véra et Nadia ; Sonia (deuxième) Zebkina ; Sonia (troisième)… j’ai oublié son nom ; la cousine Katia, la cousine Lise, et encore des demoiselles « dont Dieu seul sait les noms », des pages, des lycéens, de jeunes officiers ; tout ce monde remplit de vacarme l’hospitalière maison de Serguevskaïa.

À la tête de toute cette jeunesse est Michel Kozielsky, évidemment amoureux de Lydia et qu’on appelle son adjudant.

Maria Pétrovna a définitivement cessé de penser que chez elle tout le monde s’ennuie, et une fois même elle a dit sans y prendre garde : « Mais il paraît que cette jeunesse s’amuse chez moi ! »

Lydia est très charmante avec moi, et très charmante en général. J’ai commandé quelques livres de fondants roses, je les ai fait mettre dans une boîte rose en forme de bonnet et je les lui ai apportés pour le nouvel an.

Au premier moment, elle a été ravie du cadeau, qu’elle courut montrer à miss Take ; mais elle est revenue l’air presque attristé :

— Je vous ai cru si bon et je vois à présent que vous êtes très moqueur. Vous m’avez apporté cette bonbonnière pour me rappeler ma sottise à l’arbre de Noël ; n’est-ce pas ?