Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/274

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— Que voulez-vous dire, Lydia, pourquoi me torturer ainsi ?

— C’est un grand secret ; mais tout de même je vous dirai tout : j’ai promis à Michel de l’épouser.

— Comment, Michel ! il est encore à l’École.

— Dans quatre mois il sera officier et alors nous nous marierons aussitôt, et, si à cause de son âge on le ne lui permet pas, il se fera délivrer un certificat médical, demandera un congé et ne retournera au régiment qu’ensuite. C’est décidé depuis longtemps… j’étais encore en pension ; nous nous aimions déjà. Vous voyez comme je vous aime, quel secret je vous dis… Personne, personne ne le sait. Vous m’avez fait tant de peine quand vous avez parlé de votre solitude que, si je n’étais pas engagée envers Michel, je vous épouserais. Vous ne savez pas… épousez tante Marie : nous vivrions tous ensemble, ce serait si gentil ! Vous ne voulez pas ? Je vous en prie, faites-le pour moi. Ah ! puis-je raconter que vous m’avez fait votre demande ?

Je me taisais.

— Eh bien ! je ne le raconterai pas : je vois que vous ne le voulez pas. Je ne le dirai qu’à Michel. À Michel, on peut… ?

— Oh ! assurément, qu’à Michel, on peut !