Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tique, on parviendra à déterminer par la méthode de l’observation de deux étoiles voisines (liv. ix, chap. xxxii, t. i, p. 432) les distances réelles à la Terre d’un nombre beaucoup plus considérable d’étoiles qu’aujourd’hui ; nous saurons s’il en est plusieurs qui soient plus rapprochées que α du Centaure, la 61e du Cygne et α de la Lyre. Alors on pourra suivre les changements de forme de ces agglomérations de matière lumineuse que nous avons appelées des nébuleuses, et savoir si les dernières traces de concentration de ces matières brillantes sont des étoiles proprement dites, de véritables soleils (liv. xi, chap. xvi, t. i, p. 520). Alors on acquerra, sur la constitution physique des planètes et des satellites, des notions précises qui sont maintenant dans le domaine des conjectures. Alors on étudiera avec exactitude (liv. x, chap. xii, t. i, p. 466) les révolutions des étoiles doubles, ces soleils tournant les uns sur les autres, et l’on fournira aux géomètres les moyens de décider si la pesanteur qui régit les mouvements des planètes de notre système s’étend jusqu’aux dernières limites du monde visible (chap. vii, p. 34). Alors, enfin, on pourra suivre les comètes jusqu’à leur plus extrême éloignement, et tirer de leurs changements de volume ou de forme des conséquences précieuses sur l’état de l’éther dans les espaces célestes.

Si l’on songe qu’en matière de science l’imprévu forme toujours la part du lion, on comprendra combien il est désirable que le ciel soit exploré à l’aide d’instruments puissants et se prêtant à des mesures exactes. Les découvertes dont l’astronomie s’enrichira alors toucheront aux points les plus délicats de la philosophie naturelle.