Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/83

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fauts qu’on a remarqués dans l’usage de l’héliomètre.

L’instrument que le même auteur appelle micromètre à images lumineuses, a pour objet spécial la détermination de la distance de deux points très-voisins ; les résultats curieux que semble promettre l’étude des mouvements des étoiles doubles, donne beaucoup d’importance à cette recherche ; mais à peine peut-on se persuader que M. Brewster ait espéré quelque exactitude du moyen qu’il propose, et qui consiste à étendre les peintures des points qu’on observe, soit en enfonçant, soit en retirant l’oculaire, jusqu’à ce que leurs bords se touchent. Pour peu qu’on ait dirigé une lunette vers le ciel, on sait, en effet, qu’aussitôt qu’on a dépassé le foyer avec l’oculaire, les images ont d’autant moins de netteté que les franges de différentes couleurs, qui tiennent aux défauts inévitables de l’achromatisme, acquièrent alors beaucoup de vivacité et de largeur. Je ne m’étendrai pas davantage sur cet instrument, dont les astronomes ne seront sûrement pas tentés de se servir, de même qu’ils se garderont bien de dépasser le foyer lorsqu’ils prendront des ascensions droites et des déclinaisons, et d’observer au lieu du centre de l’image distincte les deux bords de l’image déformée ou diffuse.

Quelques personnes demanderont peut-être comment, avec quelques-uns des instruments que je viens de critiquer et que je suppose si imparfaits, les astronomes ont cependant obtenu des résultats qui sont toujours cités comme des modèles d’exactitude. À cela je répondrai qu£ s’il est vrai de dire, en général, que les distances angulaires relatives ont été mesurées d’une manière satisfais-