Page:Arbousset - Tahiti et les îles adjacentes.djvu/15

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de faibles animaux qui, malgré la lenteur de leur travail, élèvent des murailles inébranlables au milieu des eaux constamment agitées ; leur œuvre n’est terminée, pour ainsi dire, que lorsqu’il n’y a plus d’obstacles à vaincre, lorsque, sur un pied solidement établi, ils ont élevé les bases de leur édifice jusqu’au niveau de la mer. Bientôt la vague, qui s’y brise impuissante, recouvre ces récifs dangereux des sables qu’elle entraîne avec elle ; ensuite un coco ou une graine quelconque, enlevée par les eaux sur la rive voisine, vient y trouver la vie. Un arbre surgit, et l’Océan compte une île de plus, qui, quelques siècles plus tard, sera riche en terre végétale et en productions de toute espèce.

« Ô Éternel ! que tes œuvres sont en grand nombre ! Tu les as toutes faites avec sagesse ; la terre est pleine de tes richesses, et cette mer aussi, grande et spacieuse, où il y a des animaux agiles sans nombre, gros et petits. » (Ps. 104, 24, 25).

Vue du nord-est, l’île de Tahiti se présente comme une terre haute, inclinant vers l’est et l’ouest une croupe arrondie. Ses pentes sont douces, sans déchirures ni escarpements remarquables, tandis qu’au centre le point culminant, assis sur un sol plus découpé, offre aux regards un gros morne dentelé. À l’est, la plus méridionale des deux presqu’îles s’efface dans l’éloignement. À cette distance, ses montagnes ne révèlent ni accident de terrain brusque, ni le riche manteau de verdure qui recou-