Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/113

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LE CHŒUR.

Bien, très bien, voilà l’enclume opposée à la colle !

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Il y a là-bas des gens qui battent le fer avec toi ; mais tes présents d’argent et d’or ne pourront m’induire, pas plus que l’envoi de tes amis, à ne pas dénoncer ta conduite aux Athéniens.

KLÉÔN.

Moi, je me rends immédiatement au Conseil révéler toute votre conspiration, vos réunions nocturnes dans la ville : tous vos serments aux Mèdes et à leur Roi sans compter ce que vous avez fourragé en Bœotia.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Combien donc se vend le fourrage chez les Bœotiens ?

KLÉÔN.

Ah ! par Héraklès ! je vais te corroyer.

LE CHŒUR.

Voyons, certes, as-tu de l’esprit et de la résolution ? C’est le moment de le montrer comme le jour où tu cachais, dis-tu, de la viande dans ton derrière. Hâte-toi de courir à la salle du Conseil ; car il va s’y ruer, lui, pour nous calomnier en jetant les hauts cris.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

J’y cours ; mais d’abord je vais déposer ici tout de suite ces tripes et ces couteaux.

DÈMOSTHÉNÈS.

Maintenant, frotte-toi le cou avec cette graisse, afin que tu puisses en faire glisser les calomnies.