Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/142

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LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Sans doute, puisqu’il a empilé nos baignoires. Mais voici, au sujet de la flotte, un oracle auquel il faut que tu prêtes attention tout à fait.

DÈMOS.

J’y suis. Lis-nous donc d’abord comment on paiera la solde à mes matelots.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

« Fils d’Ægeus, méfie-toi du chien-renard, crains qu’il ne te trompe ; il est sournois, agile, astucieux, rusé, fin matois. » Sais-tu qui est-ce ?

DÈMOS.

Oui, c’est Philostratos qui est le chien-renard.

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Ce n’est pas cela ; mais notre homme demande à chaque instant des vaisseaux légers pour aller recueillir de l’argent. Loxias te défend de les donner.

DÈMOS.

Et comment une trière est-elle chien-renard ?

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

Comment ? Parce qu’une trière et un chien sont rapides.

DÈMOS.

Comment un renard s’ajoute-t-il à un chien ?

LE MARCHAND D’ANDOUILLES.

L’oracle compare les soldats à des renardeaux, parce qu’ils mangent les raisins dans les vignes.