Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/200

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SOKRATÈS.

Pose-le vite, et fais attention.

STREPSIADÈS.

M’y voici.

SOKRATÈS.

Voyons, que veux-tu d’abord apprendre, pour le moment, de toutes les choses que tu ignores, dis-le-moi ? Les mesures, les rhythmes, les vers ?

STREPSIADÈS.

Moi ? Les mesures : car, l’autre jour, un marchand de farine d’orge m’a trompé de deux khœnix.

SOKRATÈS.

Ce n’est pas là ce que je te demande, mais quelle mesure te paraît la plus belle, le trimètre ou le tétramètre ?

STREPSIADÈS.

Pour moi, rien n’est supérieur au demi-setier.

SOKRATÈS.

Tu dis des sottises, brave homme.

STREPSIADÈS.

Parie avec moi que le demi-setier est un tétramètre.

SOKRATÈS.

Va-t’en aux corbeaux ! Tu n’es qu’un rustre et un ignorant ! Peut-être pourras-tu mieux apprendre les rhythmes.

STREPSIADÈS.

À quoi me serviront les rhythmes pour la farine d’orge ?