Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/228

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contraire, aime à être cajolée. Tu n’es, toi, qu’une vieille ganache. Vois donc, jeune homme, toutes les privations imposées à la modestie, tous les plaisirs dont tu dois être privé, garçons, femmes, kottabes, festins, boissons, éclats de rire. Vraiment, est-ce pour toi la peine de vivre, privé de tout cela ? Mais en voilà assez. Je passe maintenant aux exigences de la nature. Tu as fait une faute, aimé, commis un adultère, et tu t’es fait prendre. Tu es perdu ; car tu ne sais point parler. En suivant mes leçons, jouis de la vie, danse, ris, ne rougis de rien. On t’a surpris en adultère : affirme au mari que tu n’es pas coupable ; rejette la faute sur Zeus ; dis qu’il céda lui-même à l’amour et aux femmes. Comment toi, mortel, pourrais-tu faire plus qu’un dieu ?

LE JUSTE.

Mais si, pour t’avoir cru, il a une rave enfoncée dans le derrière, s’il subit une épilation à la cendre chaude, pourra-t-il alléguer comme quoi il n’a pas le derrière élargi ?

L’INJUSTE.

Eh ! s’il a le derrière élargi, quel mal cela lui fera-t-il ?

LE JUSTE.

Mais que peut-il donc lui arriver de plus fâcheux ?

L’INJUSTE.

Que diras-tu, si j’ai raison contre toi ?

LE JUSTE.

Je me tairai. Comment faire autrement ?